Janvier 2009 :
Le sentiment le plus fort : La liberté
Tout quitter et donc ne plus avoir les contraintes quotidiennes. Arrivé en Inde, avec un billet retour prévu dans trois mois et demi et sans programme. Découvrir ce pays où chacun fait ce qu’il lui plait (on en conviendra cela comporte des limites mais restons dans l’euphorie) et tout ceci dans des paysages toujours fabuleux que se soit par leurs dépaysements ou bien leur immensité, quand les milieux qui t’entourent n’ont aucune limite, tu te sens aisément plus libéré.
Le moment le plus fort : Le désert
L’infini, comme le dit si bien un poème : « se raconte quand image, une beauté sans mirage ». Un tendre paradoxe, ce lieu offre un apaisement total, essentiel à la vie, mais celui-ci a perdue toute forme d’existence. Aucune limite à cet univers, physiquement le paysage s’éloigne à perte de vue, moralement j’apprécie d’être juste là, la simplicité de l’acte.
Le moment le plus délicat : Le train
Le meilleur moyen de locomotion Indien, qui est constitué d’un milliard cent millions d'habitants sur un territoire de 3 287 590 km2. Si tu réserves à l’avance, tu passeras une bonne nuit sans être réveillé par la vitesse de pénétration dans l’air. Par contre, si tu es en période de légère influence durant les fêtes par exemple, là tu es mal. Vue de l’extérieur deux solutions, soit les passagers ont une place soit non. Si oui ils la protègent férocement, pour certains ils ont réservé depuis trois mois, avec leurs économies, pour rendre visite à leur famille que de bonnes raisons pour ne pas perdre leurs fauteuils afin d’arriver à bon port. Si ils n’ont pas leur billet ils prient le dieu tes trains : Monsieur le contrôleur à base de bakseesh, qui à l’occasion peux ce tromper, ce qui crée de réel conflit. Dans ces moments précis l’Inde perd ses siècles de réputation pacifique. Au milieu de tout ceci, un groupe d’occidentaux qui n’a pas compris que leurs billets n’est en réalité qu’un vulgaire papier qui souligne qu’ils sont en liste d’attente. Bilan, le moral est un peu déstabilisé par le spectacle et la fatigue physique qui est du à deux nuits blanches dans un inter wagon. La nervosité ambiante me donne des pensés assez agressives.
Le monument le plus impressionnant : Le Taj Mahal
Peu adepte du tourisme-monument le voyage m’a tout de même conduit à Agra. C’est magnifique, ses courbes, et ses couleurs, la taille de l’œuvre qui est démesurée face à son rôle. C’est l’histoire des poupées Russes, une ville mondialement connue, des fortifications, des murailles, des couloirs donnant sur d’immenses pièces, des jardins, des jeux d’eau, puis l’image du Taj Mahal tel qu’on le connaît, autour plusieurs étages, à l’intérieur plusieurs pièces s’en briquent, le tout magnifiquement décoré et ayant pour rôle unique d’être l’enceinte de la pièce suivante, le tout fini sur la chambre principale où repose à la place centrale la princesse et à sa droite son prince.
Le lieu le plus magique : Hampi
Entouré de Temples dédiés à certaines divinités Indou cette petite ville du Karnataka, possèdent cette force de l’immensité, tout comme la chaîne Himalayenne, le désert de Jaisalmer, ou bien les plages de Goa. Dans le cas de ce spot international d’escalade ce qui donne l’infini à son paysage ce sont ses boules de granites oranges disposées de façon chaotiques et dont l’œil humain, même bien perché, ne voit pas la fin. L’anecdote le plus frappant à ce sujet aura lieu lors de notre départ. Quittant la guest house où l’on hébergeait depuis quelque temps déjà, nous saluâmes l’ensemble de l’équipe, la petite dame chargée de l’entretien, qui habituellement avait le sourire aux lèvres sans jamais prononcer un mot, avait à ce moment les larmes aux yeux. La gorge serrée nous partîmes. Puis dans le chemin, en relevant les yeux je repris conscience du décor majestueux qui nous entourait, et que je quittais. Cela est étonnant à dire, mais lors de ce départ le choc fût aussi fort de me séparer de ces gens que de ces blocs.
Hervé